L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Charles I Briet (v. 1630?? - 07/07/1694 L'Etoile), fils de François Briet, écuyer, seigneur d'Ailliel et de Domquerel, et de Marie Rumet était chevalier, seigneur d'Ailliel. Son décès est enregistré à L'Etoile, le 7 juillet 1694 Messire Charles de Briet, chevalier, seigneur de lestoille, inhumé dans l'Eglise [2 E 296/1, f° 13 v°]. Il fut seigneur de L'Etoile par son épouse, laquelle avait reçu l'usufruit de cette seigneurie de leur fils, Charles II, enfant héritier testamentaire d’Antoine V Leblond. Les faits prouvent que l’époux demeura encore seigneur de L’Etoile après la mort de son épouse et que ce n’est que quinze jours avant sa propre mort qu’il délaissera enfin la seigneurie à son fils Charles II.
Bien que disposant du titre de chevalier, Charles de Briet n’était pas un homme d’armes et on le voit en 1675 préférant payer 300 livres que de faire partie du ban. Il semble qu’il se contentait de vivre de ses biens. Dès son mariage il agira comme seigneur de L'Etoile, mais vraisemblablement en gestionnaire. On voit en effet en 1677 un Charles Lebon, bourgeois d'Amiens, disposer d’un bail des terres et seigneurie de L’Etoile. Celui-ci était donc fermier et/ou receveur de L’Etoile (mais Antoine Cagé semble encore receveur à cette époque), et, si l’on en juge par son titre, ce Lebon disposait-il lui même d’un sous-fermier. Si l’on admet que Charles de Briet devait résider par priorité à Alliel il n’était toutefois pas étranger à L’Etoile puisque les registres le cite à plusieurs reprises.
Il s'allia, par contrat du 26 mai 1664 passé au château de L'Etoile [3E 29752], à Marie Leblond, l’une des sœurs d'Antoine V, mais curieusement aucun des témoins cités, en dehors des futurs époux et notaires, n’avait signé l’acte. L’apport de l’époux se consistait en la seigneurie d’Alliel et la ferme de Domquerel, d’environ 100 journaux de terre, mais avec des sommes dues à son frère et à d’autres personnes, par suite de la succession de son père et à cause d’autres contrats. L’apport de Marie, dont son frère Claude était décédé et leur sœur Madeleine religieuse, se consistait en l’héritage de sa mère non attribué à Antoine, fils aîné, partagé par moitié avec son autre sœur Françoise, conformément au testament de leur mère. Ces biens étaient donc approximativement constitué des moitiés des quints de L'Etoile, de Vendeuil, de Villers-Bocage, de la moitié de St‑Maurice, ainsi que de valeurs (dont une sur l’Hôtel de Ville de Paris) [B 93]. Marie est née après 1628 (voir postérité d’Antoine IV) et il est établi qu’elle était morte en 1691 (sa fille en héritait) [1 C 1977, fo 301], on présume que c’était le 12 juillet 1683 à L'Etoile [d’après E suppl., p. 387 (Briet) – GG1 qui manque]. En 1673 elle avait signé (Marie Leblond) son testament [3 E 29824]. Les jeunes époux assistèrent, en qualité de témoins, au contrat de mariage de sa sœur, Françoise Le Blond [HOIN, p. 39, qui cite le Grand Nob. de Picardie]. Marie est citée en 1678 : "Marie, dame d'Ailliel, LEtoile et autres lieux, le 24 mai 1678 à Flixecourt, F°151" [E suppl. qui cite GG 21 Flixecourt, manque en 1995 (et la série 2E des RP ne commence qu'en 1699)]. Hénocque diffère légèrement : "Messire Charles Briet, chevalier, mayeur de la ville d'Arras, reçut la saisine des fiefs de la seigneurie de l'Etoile et des fiefs en dépendant".
Marie Leblond, dont les ancêtres avaient été seigneurs de L’Etoile depuis un siècle et demi, passa certainement une bonne partie de sa vie dans cette paroisse. Elle est citée comme membre de la confrérie de Sainte-Barbe (patronne des sapeurs-pompiers, une association de femmes dont l’objet ne nous est plus connu mais qui reposait certainement sur la charité, ou du moins l’amour de Dieu (Entraide lors des incendies, chorale, groupement pour l’achat d’une statue ou d’un vitrail, organisation de pèlerinage ne sont que quelques suppositions). Compte tenu du fait que l’on compta dans les Leblond au moins un prêtre et une religieuse, il est à penser que Marie pratiquait aussi la religion avec ferveur et peut-être fut-elle elle même à l’origine de cette confrérie qui exista durant au moins quelques années, vers 1673-1677. Toutefois elle demeurait ordinairement à Alliel (hameau d’Ailly-le-Haut-Clocher) en 1673, année où elle rédigeait déjà son testament.
Postérité :
1 ?) Charles II né entre 1664 (mariage des parents) et 1673 (cité en premier dans le testament de sa mère, sans qu’il soit dit l’aîné), décédé entre le 21 juin 1694 et 1701 (et probablement malade ou décédé peu avant le 6 décembre 1694, n’étant pas présent au mariage de sa sœur), qui suit ;
2 ?) Marie-Marguerite, née vers 1671, épouse Gouffier, qui suivra.
1673 : Marie Leblond, qui rédige son testament, n’avait alors pour enfants que Charles et Marie-Marguerite et n’envisageait pas d'avoir d’autres enfants [3 E 29824].
1673/77 : Leblon (femme de la Confrérie de Sainte-Barbe, 1673-1677; f° 44). C'est donc Marie, laquelle pourrait-être à l'initiative de cette confrérie.
1675 : les rôles du ban de 1675 mentionnent que Charles Briet, déjà seigneur de L'Etoile, a préféré se faire exempter moyennant la somme de 300 livres [B 338].
1675 (1er octobre) : quittance justifiant que Charles I de Briet a relevé le fief de Lespine-au-Puy, relevant de Bonneuil, et payé 150 livres [1C 1977, f° 302].
1677 : « Relation de la mise de fait à la requête de Charles Lebon, bourgeois d'Amiens, des fiefs, terre et seigneurie de Létoille, circonstances et dépendances, pour sureté par ledit Lebon, en jouir pendant le cours de son bail, du 20 Xbre 1677 » [25H2, f° 371].
1678 : Leblond Marie, Dame d'Alliel, LEtoile et autres lieux, 24 mai 1678, Flixecourt f°151 [E suppl. Familles de Flixecourt]. Le registre manque.
1678 (18 mars) : Nicolas (II) de Calonne, chevalier de Cocquerel (époux de Françoise Leblond) est cité sur les registres paroissiaux, pour une probable naissance, peut-être celle de Claude [GG 1 L'Etoile, f° 10v, dans E suppl., p. 388].
1681 (25 mai) : abonnement de 7 sols par an pour le bac [AN, H4 2978].
1683-4 : procès avec son receveur, Antoine Cagé [99O 1617, dossier 2, Biens communaux].
1691 (28 juillet) : attestation d'un relief pour le fief de Lespine-au-Puy (Bonneuil, Oise) par Marie-Madeleine Briet, comme héritière de sa mère (Marie Leblond), moyennant 12 livres 10 sols pour chambellage seul (n'y ayant pas de revenus) [1C1977, f° 301].
Publication Ghislain Lancel.
Première publication, le 22 juin 2015. Dernière mise à jour de cette page, idem.